In Domus ...

Voici un espace de liberté qui vous appartient !

Créations , poèmes, dessins, blagues remarques ...Mettez y tout ce qui vous fera plaisir, à vous et aux autres !

La nuit , tous les chats sont gris...

La nuit, toutes les âmes aussi...

Dans l'obscurité certaines d'entre elles

S'entourent d'un halo de lumière

Montrant comme elles sont belles

Tutoyant les étoiles, la Lune, les réverbères.

Ce soir, soit l'âme qui m'éclaire,

Me donne vie, me remplit de lumière.

Inonde mon esprit de joie et mon coeur de bonheur,

Cette nuit allume mon âme ... pour qu'elle devienne ton âme soeur.

Je suis né il y a peu de temps

J'ai vu le jour il y a juste un instant,

Là très haut, au-dessus de vos têtes.

Déjà je tombe, ma chute sera imparfaite.

Petit nuage de coton virevoltant

Parmi les cristaux de glace volants au gré du vent.

Voilà, ma vie va prendre fin,

Elle n'aura duré qu'un court moment.

Finir sur le bord d'une fenêtre,

Mourir sur la langue d'un enfant.

Un fauteuil posé dans un coin,

Le coin le plus sombre.

Une ombre repose dessus

Ton ombre, toi qui n'es plus.

Je ne m'assoie jamais dessus

Je l'effleure à peine.

Il ressemble à une île perdue,

Une île devenue secrète.

Regarder le fauteuil des heures

Apaise un peu la douleur

De mon coeur déchiré

Comme son cuir usé.

Les choses ... auraient-elle une âme empruntée ? Oui, à cette lecture triste, empreinte de nostalgie et de respect. Mais aussi d'espoir de garder autrement encore des choses dans nos mémoires et nos coeurs.

Un beau texte  que je te remercie de nous faire partager.

Un seul être vous manque est tout est peut être dépeuplé ...

Une pensée vous hante, et tout peut être merveilleusement contenté ...

Rohlala je fais le marathon mais je ne sais pas quoi dire dans ce topic .....

alors réfléchissons bien ....... j'abandonne pour ce topic je n'ai vraiment pas d'idée . Oh mais j'ai mes trois lignes . youpiii =)

J'aurais bien mis ici mon poème préféré, mais Cinto en a parlé ... "Le dormeur du Val" de Rimbaud, me prend toujours aux tripes et m'émeut à chaque lecture. A tel point, que je ne l'apprends jamais ....pour le redécouvrir en force à chaque fois que je le lis.

Donc Cinto si tu veux le mettre ici, je t'en prie !

Alors mon choix se portera aujourd'hui sur un autre poème de Baudelaire bien connu, l'Albatros.

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Et si l'Homme s'apparentait à cet oiseau majestueux, s'il n'y prend garde, sa déchéance inéluctable n'est lié qu'à la démesure de ses ailes, déployés dans un monde qu'il a rendu lui même inadapté...... Petit spleen qui me fait demander parfois dans quel monde indigne nous pouvons vivre.  

Nala, j'ai beaucoup aimé l'Albatros aussi.C'est drôle que j'ai une formation scientifique et que j'ai beaucoup aimé les maths au lycée mais également beaucoup la littérature.

Donc voici ce poème si porteur d'émotions et si superbement écrit par Rimbaud.Je crois qu'il avait 16 ans lorsqu'il a écrit cette merveille.Quel génie!

Ne serait-ce que dans la strucutre du poème et dans la progression dramatique,c'est extraordinaire.

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,                                        Accrochant follement aux herbes des haillons                                           D'argent,où le soleil de la montagne fière                                                  Luit.C'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune,bouche ouverte,tête nue,                                                        Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu                                            Dort;il est étendu dans l'herbe sous la nue,                                                  Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaieuls,il dort.Souriant comme                                    Sourirait un enfant malade,il fait un somme.                                             Nature, berce-le chaudement:il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine;                                                  Il dort dans le soleil,la main sur la poitrine,                                               Tranquille.Il a deux trous rouges au côté droit.

Jusqu'à la tragédie du dernier vers,il est presque quelconque.Ces derniers mots donnent la valeur au reste.En gros, c'est un précurseur du flashback!!

En fait, même si ça reste un puissant pamphlet contre la guerre,j'y vois aussi l'impuissance de l'homme face d'une part à la nature et d'autre part, face à lui-même;c'est son propre ennemi.

Réversibilité

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

Ce que j'aime dans ce poème c'est que l'on passe du spleen à un certain idéal, en tout cas c'est ma façon de voir ce texte. 

...ne connaissent pas le bonheur, ils le vivent sans conscience de ce que c'est.

On ne connait le bonheur que lorsque l'on a gouté au malheur. Et alors seulement on ne le vit pas , on l'emprunte juste.

Sans doute pour cela qu'on ne peut implorer des Anges que leurs prières et non leur vie ...

Juste ma vision.

;o)

Merci Cinto d'avoir mis ce texte sublissime !

Je dirais que pour moi, que Rimbaud fait même un double effet ( pour rester moderne ^^) et suivre ta notion de flash back...parce que , en relisant une seconde fois pour reprendre le texte, on voit que la mort naturelle peut paraîte douce au regard de celle infligée par les hommes. La dernière chose qui prend soin de l'homme c'est la nature et non un autre humain.

Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil.

Christian Bobin

"L'homme ne sera jamais vraiment décontracté tant qu'il sera mortel." (Woody Allen)

J'aime beaucoup surtout venant d'un homme névrosé et autant stressé que Woody allen.

Est-il vrai qu'on ne fait des choses ou des choix,réfléchis ou pas,avec une arrière pensée inconsciente, celle de laisser une trace, et que donc ça nous freine dans notre accomplissement ou dans notre créativité, parce que le Temps nous est compté...C'est possible.qu'en pensez-vous?

Etre mortel ne devrait pas nous freiner dans la mesure ou le temps nous est compté, il ne faut pas le gaspiller et en profiter à fond. Le soir quand on se couche nous ne savont pas si oui ou non nous aurons un lendemain. Cette pensée consciente ou pas c'est selon les humeurs nous guide tous plus ou moins.

J'ai hésité (l'antithèse,non?) à croire ce que tu dis,rusher.Peut-être que oui.

Mais il se peut aussi que nous accomplissons des choses ou nous faisons des choix parce qu'on a peu de temps et que dans le cas contraire, ces choses ou ces choix seraient plus aboutis, plus complets,plus réfléchis.

Il me semble que l'homme est plus dans l'action que dans la réflexion.Ne serait-ce que par un manque de temps?

Très intéressant l'approche de rusher et la question de cinto.

Personnellement j'aurais tendance à dire que ce sont nos inquiétudes qui nous empêchent de penser dans la quiétude et de là aller à une reflexion sur l'essentiel de la vie.

Le souci mène à l'agitation et de là à un sur-empressement et non forcément la crainte (ou l'imminense) de notre propre finitude... Soit nos actions sont alors baclées, soit nos pensées superficielles, au pire, les deux ^^...

En même temps, peut-être que dans dix ans je répondrais différemment, lol

PS: Mon prof de philo dirait: Thèse - Antithèse - Foutaise ;)

Super sympa la rubrique, ce soir j'aimerais vous laisser l'un de me poème préféré qui pour moi mène à l'un de ces essentiels de la vie (une approche douloureuse, mais qui parle à mon coeur)

La vie... juste un court passage à mes yeux qui nous paraît si long parfois quand on voudrait que les jours se précipitent et qu'on voit celui qu'on attend arriver, si court quand on pense au passé et à ce qu'hier encore on vivait...

Je ne pense pas que le fait de cette notion de "fini" puisse freiner nos actes ou même les diriger, faire ceci parce qu'on a qu'une vie, ne pas faire cela parce que je ne sais pas si je vivrais assez pour en profiter... je ne suis pas de ces gens là

C'est un avantage qu'on a , l'oubli, oublier ses peines, oublier ses pertes et à plus grande échelle oublier sa fin si proche quelque soit la longueur des années... pour ça qu'on arrive à rire après les malheurs, à aimer après les chagrins, à faire des projets après les déceptions... parce qu'on oubli qu'au final on a tous la même fin...

On prévoit des choses dans les jours à venir, dans les semaines et les années... on imagine le futur et pourtant on sait tous que le souffle qui sort entre nos lèvres peut ne pas revenir sans même prévenir...

Magie, instinct de survie, stupidité ou cupidité... je ne sais pas ce qui explique cette naïveté qu'on a les hommes de croire qu'on est maîtres de notre destin, un égo démeuseuré qui ne nous perd pas au contraire, nous laisse rêver... nous laisse vivre tout simplement.

Voilà une traduction en Français de l'un des plus beaux poemes de mn enfance et adolescence ... bon, cherchez pas de rimes ni de pieds... la traduction n'est jamais fidèle à l'âme de l'oeuvre, même si elle essaie de l'être envers ses vers...

Elle s’est assise et la peur dans ses yeux
Elle contemple une tasse retournée
Et dit ô mon garçon ne sois pas triste
L’amour sur toi est le maktoub
l’amour sur toi est le maktoub

ô mon garçon, est mort en martyre
Qui meurt en sacrifice pour l’aimé

Ta tasse est un monde d’horreur
Et ta vie une tempête et des guerres
Tu aimeras beaucoup et beaucoup

Tu mourras beaucoup et beaucoup
Tu seras passionné de toutes les femmes du monde
Et tu deviendras comme le roi battu

Dans ta vie ô mon garçon une femme,
Ses yeux, louanges au seigneur
Sa bouche est dessinée telle une grappe
Son rire musique et fleurs
Et les cheveux (……..) fous voyagent
sur la terre du monde
Dans ta vie, une femme, ô mon garçon
Ton esprit l’acceptera elle sera la vie

Mais ton ciel est pluvieux
Et ta voie est fermée fermée
Et l’aimée de ton cœur mon garçon
Dort dans un château fermé
Et le château est grand mon garçon
Et les chiens le gardent et des soldats
Et la princesse de ton cœur dort
Qui pénètre sa chambre est perdu
Qui demande sa main, Qui s’approche
du mur de son jardin est perdu
Qui essaie de l’arracher à ses griffes
ô mon garçon est perdu, perdu

J’ai beaucoup observé et prédit
Mais je n’ai jamais lu
Une coupe qui ressemble à ta coupe
Je n’ai jamais découvert mon garçon
des tristesses qui ressemblent à tes tristesses
Ton destin est de marcher à jamais
Dans l’amour auprès de la baïonnette
Pour rester seul comme aux surprises
Et rester triste comme un pin
ton destin est de passer à jamais
Dans la mer d’amour sans fonds
Et d’aimer des millions de fois
Et tu deviendras comme un roi déchu.

Nizar Qabani

La conteuse de la coupe

(La diseuse de bonne aventure)

Thea en le lisant ce poème sur ce qui est nécessaire et ce qui ne l'est pas je me dis que ce qui peut être nécessaire pour certains et sûrement secondaire pour d'autres.

Mira hier soir je lisais des poèmes d'auteurs du Maghreb, d'Afrique Noire et du Proche Orient donc ça m'a fait sourire de lire le tien ce matin, c'est un peu comme si la nuit n'avait pas refermé mon livre.

Oui, on pourrait dire que par rapport à vos réflexions, je suis en retard ! Mais je vais prendre mon temps, histoire de ne pas finir névrosée ! ^^

Rush', tu décris un Carpe Diem avec ce temps dont il ne faut pas être esclave. Mira, tu le reprends aussi, un peu différemment.

Je dirais que c'est le rapport au temps qui "contracte", moins les actes. Parce que quand on rate quelque chose, qu'on oublie, que l'on manque, on peut dire " la faute à pas de temps ...je n'ai pas eu le temps de ...."

Le temps est un dictateur que l'on se met , mais qui aussi peut parfois justifier les actes ratés ou non. Qui ne sait jamais dit " raah, J'ai pris trop de temps à faire cela, maintenant j'en manque pour faire ceci"

On cherche à tout vouloir caser absolument, à avoir le meilleur rendement, à en faire le plus dans un minimim de temps, voilà sans doute le pire stress.... Pour laisser une trace ?!

Perso, laisser une trace, ce sera pour ceux qui veulent y prêter attention, le reste, c'est surtout pour essayer de vivre du mieux possible.

Thea, j'ai adoré ton poème. Je me suis tellement retrouvée dedans !

Il fut un temps ou perdre mes clés, mon temps, un objet, était pour moi source vraiment de grands malheurs et surtout d'énervemements ! (y'en a qui peuvent en témoigner par ceque je panique vite dans ce cas là ! lol) . Mais sans doute que la perte aussi s'apprivoise, parce que , sans être fataliste ( je n'aime pas ce mot) , et bien perdre des clés, du temps, c'est rageant, mais cela n'avance en rien de tempérer et de se mettre dans des états pas possibles.

C'est le rappel de la perte qui est douloureux, triste, ou énervant. Ce qui nous ramène à un changement du présent. Mais il faut s'y adapter à ce changement, pas le choix.

Alors il reste l'oubli pour arranger cela..... Parce que malgré tout, on oublie ...tout. Cela prend du temps ou pas, mais si on oublie d'avoir perdu ses clés, cela n'a plus d'importance sur l'acte en lui même. Par contre, en tirer une leçon, ça c'est le plus riche.

Bon, je cogite et je n'ai pas encore pris mon café ce matin ...houlà ...vite , mon petit noir ?! Un croissant ?! Comme cela fait philo de comptoir, j'offre un petit café ou chocolat !

Mira, ton poème ...est très imagé... Laisse moi le digérer et je reviens y mettre un mot.