Marcus Tullius Cicero historique

3 janvier 106 av. J.-C.

 

Marcus Tullius Cicero naît à à municipe d’Arpinum en Italie dans une famille d’origine plébéienne qui sera élevée au rang équestre. Son cognomen (= surnom) Cicéron pourrait être traduit par « pois chiche »  et lui viendrait d’un ancêtre vendeur de pois chiche. Il sera un homme d’état romain et un auteur latin de grande renommée dont la plus grande partie des œuvres est encore conservée. Sa vie politique sera l’une des plus controversées de son temps.

 

Jeune, il est envoyé à Rome pour y étudier le droit aux mains des Scævola, les plus grands jurisconsultes de l’époque, en plus d’être initié à la philosophie avec l’académicien Philon de Larissa et le stoïcien Diodote.

 

89 av. J.-C.

Il passe son service militaire sous les ordres du général Pompeius Strabo pendant la guerre sociale, il est probable que c’était à cette époque-là qu’il y a rencontré son fils, Pompée le Grand.

 

81 av. J.-C.

Cicéron est démobilisé et retourne à Rome pour reprendre le droit. Il se fait remarquer comme avocat dans un problème de succession.

 

79 av. J.-C.

Il gagne un procès contre un affranchi du dictateur Sylla mais préfère se retirer un moment de Rome et part parfaire son savoir en Grèce avec Antiochos d'Ascalon (un académicien, successeur de Philon de Larissa aristotélicien et stoïcien), Zénon et Phèdre (épicuriens) ainsi que le stoïcien Posidonius d'Apamée (Poseidonios).

 

77 av. J.-C.

Cicéron revient à Rome et épouse Terentia, il aura d’elle une fille Tullia, et un fils, Marcus avant son consulat. Il continue son travail d’avocat où il élargit son cercle de relations.

 

75 av.J.-C.

Après ses 30 ans, il entame son cursus honorum  en étant questeur en Sicile occidentale, ce qui lui ouvre les portes du sénat.

 

70 av.J.-C.

Il acquiert la célébrité en défendant les Siciliens dans leur procès contre Verres, un ancien propréteur de Sicile accusé de graves corruptions. Il le gagne dès son premier discours quand Verres s’exile à Marseille. Il fait publié quand même tous les discours qu’il avait prévus pour ses plaidoiries afin de confirmer sa réputation contre la corruption.

Il emploie les dons qu’il reçoit des Siciliens en remerciement à ravitailler Rome, faisant ainsi baisser le prix du blé et augmenter sa popularité. Il est à présent bien connu dans la vie judiciaire et politique.

 

66 av.J.-C

De son statut de préteur, il défend un projet de loi du tribun de la plèbe Manilius proposant de mettre Pompée à la tête des armées de l’Orient. Il se détourne du parti des optimates dans son discours De lege Manilia. Il se choisit une voie politique nouvelle, dite «hommes de bien» (uiri boni), entre les optimates (conservateurs) et les populares (soutiens du peupl, même si l’apparition de nouvelles personnalités prônant des réformes radicales va le faire rapprocher des optimates.

 

63 av. J.-C

Cicéron, le conservateur, est nommé consul ce qui va déplaire à certains nobles. En effet, il est alors le premier consul homo novus (n’ayant pas eu de consul dans son ascendance) à accéder à ce titre depuis 30 ans.

Il réussit à faire échouer un coup d’Etat de son adversaire Catilina qui découvert en plein Sénat va quitter Rome pour l’Étrurie, où il prépare une insurrection encore une fois déjouée par Cicéron. D'aucuns récemment ont remis en question cette prétendue conjuration qui pourrait n'être qu'une manoeuvre de Cicéron et du parti conservateur auquel Catilina faisait extrèmement peur de par ses positions politiques...

Quand les conjurés de Catilina sont découverts encore une fois, Cicéron va les faire  exécuter après un long débat au sénat sans jugement public et contre l’avis de Jule César qui avait proposé la prison à vie. Catilina va se faire tuer lors de la bataille de Pistoia peu de temps après.

Suite à cette année de gloire, Cicéron ne cessera jamais de se présenter comme le sauveur de la patrie, il se fera même appelé Pater patriae, « Père de la patrie », par Caton d'Utique. Une vanité qu’il gardera tout au long de sa vie.

Il profite de son rang au Sénat pour s’enrichir et investir dans diverses propriétés et biens, même loin des richissimes Lucullus ou Crassus, il peut et veut espérer une vie de luxe.

 

60 av. J.-C

Le premier triumvirat est formé secrètement entre Pompée, César et Crassus. César lui propose de s’allier avec eux comme commissaire chargé de l'attribution aux vétérans, mais il refuse.

 

58 av. J.-C.

Cicéron est exilé par son ennemi le consul Pison et le tribun de la plèbe Clodius Pulcher, accusé de procédés illégaux à l’encontre des partisans de Catilina. Sa maison à Palatin est détruite pour se voir remplacée par un temple de la liberté à sa place alors qu’il est dans sa retraite forcée à Dyrrachium

 

56 av. J.-C

Il revient à Rome avec le soutien du nouveau tribun de la plèbe Titus Annius Milon, où il recommence aussitôt son activité de juriste. Suite à sa plaidoirie de retour, il obtient 2 millions de sesterces en indemnisation à sa maison détruite. Il s’obstine à la faire reconstruire à sa place, mais pour ça il lui faut la destruction d’un temple qui y a été construit. Ce dont il obtient le droit controversé pour vice de forme. Ceci lui vaudra des problèmes ainsi qu’aux hommes qui se chargeaient de la construction après avoir été accusé de sacrilège par l'édile.

Il faudra même l’intervention de Pompée Le Grand pour faire cesser ces persécutions, en échange du soutien de Cicéron au prolongement du pouvoir proconsulaire de César sur la Gaule, ce qui lui permet de continuer sa guerre en Gaule.

 

51 av. J.-C.

Il devient proconsul en Cilicie, petite province romaine d’Asie mineure, l’occasion pour lui d’appliquer sa philosophie pour gouverner. Il est juste et intègre et réussit même à palier à une insurrection dans les Monts Amanus proches de la Syrie. Ce qui le fait proclamer « imperator » par ses soldats. Une victoire qui lui fait penser revenir célébrer son triomphe à Rome par vanité ou pour égaler la gloire de César et Pompée.

 

50 av. J.-C

Il retourne à Rome alors qu’une crise oppose César à Pompée le Grand et les conservateurs du Sénat. Il se rallie au parti de Pompée mais tente de faire un compromis avec César, en vain.

 

51 av. J.-C.

César envahit Rome, comme la plupart des sénateurs Cicéron fuit la cité pour se réfugier dans une de ses maisons à la compagne. César essaye de le rallier à sa cause mais il refuse et se déclare du parti de Pompée avant de partir rejoindre ce dernier à Épire où il sera mal accueilli par Caton l’Utique, qui considère qu’il aurait mieux servi la République en restant à Rome.

Dans la guerre qui s’en suit, Cicéron ne prend jamais part à aucune action militaire menée par les Pompéiens.

 

48 av. J.-C.

Quand les Pompéiens perdent la bataille de Pharsale, Cicéron choisit de retourner à Rome. Il est alors bien accueilli par César. Il va même en profiter pour obtenir la grâce de nombre de ses amis.

Peu à l’aise avec la dictature de César, Cicéron se consacre à présent à ses écrits, à la traduction des œuvres de philosophie grecs, et même à la poésie.

 

46 av. J.-C.

La vie privée de Cicéron est plutôt houleuse. Il divorce de sa femme Terentia pour se remarier dans la même année à la jeune Publilia.

 

45 av. J.-C.

La tragique perte de sa fille Tullia lui inflige une douleur immense qu’il exprime dans son traité sur la douleur : les Tusculanes. Il divorce aussi de sa nouvelle femme quand celle-ci se réjouit de la mort de sa belle-fille.

Ses relations avec César deviennent de plus en plus distantes, même si en décembre de la même année, le dictateur ainsi que sa suite s’invitent chez lui. Une soirée détendue où la conversation est littéraire et cultivée.

 

44 av. J.-C.

L’assassinat de César est une surprise pour Cicéron, il avait été mis à l’écart du complot par les commanditaires. Dans le flottement politque qui suit cet événement, il fait voter une amnistie générale pour apaiser les tensions. Mais il n’arrive pas  s’entendre avec Marc Antoine, l’exécuteur testamentaire de César. Il tente de rallier le jeune Octave héritier du dictateur à sa cause contre Marc Antoine mais en vain. Après une bataille à Modène, Octave et Marc Antoine se réconcilient avant de constituer avec Lépide le deuxième triumvirat.

 

43 av. J.-C.

Malgré l’attachement d’Octave à son ancien allié, il laisse Marc Antoine faire exécuter Cicéron dans la compagne de vengeance que les deux hommes entreprennent pour venger César.

Le 7 décembre 43 av. J.-C.  Cicéron est assassiné et mutilé pour faire exposer sa tête et ses mains sur les Rostres, au forum. Marc Antoine ordonnera aussi l’exécution de son frère et son neveu dans sa ville natale d'Arpinum.